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reboutez voute esprit ; il n’y a ni chevalier ni cheval à ça.

Dorante.

Ce que je te dis n’est que trop vrai, maître Blaise.

Blaise.

Jarnigaine ! si je le croyais, je sis homme à li représenter sa faute. Une comtesse que j’ons vue marmotte ! Vous plaît-il que je l’exhortisse ?

Dorante.

Eh ! que lui dirais-tu, mon enfant ?

Blaise.

Ce que je li dirais, morgué ! ce que je li dirais ! Et qu’est-ce que c’est que ça, madame, et qu’est-ce que c’est que ça ? Velà ce que je li dirais, voyez-vous ! car, par la sangué ! j’ons barcé cette enfant-là, entendez-vous ? ça me baille un grand parvilége.

Dorante.

Voici Arlequin bien triste ; qu’a-t-il à m’apprendre ?



Scène II

DORANTE, ARLEQUIN, BLAISE.
Arlequin.

Ouf !

Dorante.

Qu’as-tu ?

Arlequin.

Beaucoup de chagrin pour vous, et à cause de cela, quantité de chagrin pour moi ; car un bon domestique va comme son maître.

Dorante.

Eh bien ?