Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous aviez la bonté de montrer l’exemple : tenez, la voilà qui vient, Lisette.



Scène X

LISETTE, LE COMTE, LE CHEVALIER, LUBIN.
Le Comte.

J’allais chez vous, chevalier, et j’ai su de Lisette que vous étiez ici ; elle m’a dit votre affliction, et je vous assure que j’y prends beaucoup de part ; il faut tâcher de se dissiper.

Le Chevalier.

Cela n’est pas aisé, monsieur le comte.

Lubin, faisant un sanglot.

Eh !

Le Chevalier.

Tais-toi.

Le Comte.

Que lui est-il donc arrivé à ce pauvre garçon ?

Le Chevalier.

Il a, dit-il, du chagrin de ce que je ne pars point, comme je l’avais résolu.

Lubin, riant.

Et pourtant je suis bien aise de rester, à cause de Lisette.

Lisette.

Cela est galant : mais, monsieur le chevalier, venons à ce qui nous amène, monsieur le comte et moi. J’étais sous le berceau pendant votre conversation avec madame la marquise, et j’en ai entendu une partie sans le vouloir ; votre voyage