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demander quand il veut finir avec nous ; car mon père est tout seul.

Trivelin.

Eh bien ?

Arlequin.

Si on veut me garder, il faut lui envoyer une carriole, afin qu’il vienne.

Trivelin.

Vous n’avez qu’à parler, la carriole partira sur-le-champ.

Arlequin.

Il faut, après cela, qu’on nous marie Silvia et moi et qu’on m’ouvre la porte de la maison ; car j’ai coutume de trotter partout et d’avoir la clef des champs, moi. Ensuite nous tiendrons ici ménage avec l’amie Flaminia, qui ne veut pas nous quitter à cause de son affection pour nous ; et si le prince a toujours bonne envie de nous régaler, ce que je mangerai me profitera davantage.

Trivelin.

Mais, seigneur Arlequin, il n’est pas besoin de mêler Flaminia là dedans.

Arlequin.

Cela me plaît, à moi.

Trivelin, d’un air mécontent.

Hum !

Arlequin.

Hum ! Le mauvais valet ! Allons vite, tirez votre plume, et griffonnez-moi mon écriture.

Trivelin.

Dictez.

Arlequin.

« Monsieur. »