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de convoitise, le voilà qui part pour aller trouver sa tante, et qui, dans sa petite tête (car il avait peu d’esprit), projette en chemin les moyens d’envahir la succession ; moyens aussi sots que lui, et qui se terminèrent, comme on en a jugé depuis, à prodiguer les respects, les airs d’attachement, les complaisances et toutes sortes de finesses de cette espèce. Ce fut là tout ce qu’il put imaginer de plus adroit.

Mais, malheureusement pour lui, il avait affaire à une femme de bon sens, d’un caractère simple et tout uni, que ses façons choquèrent, qui comprit tout d’un coup à quoi elles tendaient, et qu’elles dégoûtèrent de lui.

Il lui offrit sort château, qu’elle refusa ; mais comme il ne l’habitait point, qu’il avait fixé sa demeure ailleurs et bien loin de là, qu’elle y avait été élevée, elle s’offrit de l’acheter avec la terre de Tervire.

Il ne demandait pas mieux que de s’en défaire, et un autre que lui en aurait généreusement laissé le marché à la discrétion d’une tante aussi riche, aussi âgée, dont il pouvait même arriver qu’il héritât, et c’eût été là sûrement une marque de zèle et de désintéressement bien entendue ; mais les petites âmes