Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

COLIN

Bian entendu ; mais avec la parmission de votre éducation, dites-moi, suis-je pas aimable ?

MADAME DAMIS

Assez.

COLIN

Assez ! c’est comme qui dirait beaucoup ; mais c’est que la confusion vous rend le cœur chiche ; baillez-moi votre main que je la baise ; ça vous mettra pus en train. (Il lui baise la main.)

MADAME DAMIS

Doucement, Colin, vous passez les bornes de la bienséance.

COLIN

Dame ! je vas mon train, moi, sans prendre garde aux bornes ; mais morgué ! dites-moi de la douceur.

MADAME DAMIS

Ça ne se doit pas.

COLIN

Eh bian ! ça se prête ; et je sis bon pour vous rendre.

MADAME DAMIS

En vérité, l’Amour est un grand maître ! il a déjà rendu ses simplicités agréables.

COLIN

Bon ! velà une belle bagatelle voirement vous en varrez bian d’autres.