Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/101

Cette page n’a pas encore été corrigée

grand château, ancien comme le temps, un peu délabré, mais on le maçonne. Or, elle vient de jeter sur Monsieur Colin un regard, que si le défunt en avait vu la friponnerie, je lui en donnais pour dix ans de tremblement de cœur ; ce regard, vous l’entendez, camarade ?

BLAISE

Oh dame ! noute fils, c’est une petite face aussi bien troussée qu’il y en ait.

LE CHEVALIER

Vous y êtes, et la cousine rougit.

MADAME DAMIS

En vérité, Chevalier, vous êtes un indiscret.

BLAISE

Oh ! il n’y pas de mal à ça, Madame, ça est grandement naturel.

CLAUDINE

Oh ! pour ça, faut avouer que Colin est biau ; n’en dit partout qu’il me ressemble.

MADAME DAMIS

Beaucoup.

LE CHEVALIER

Je le garantis beau, je vous soutiens plus belle.

BLAISE

Oui, oui, Madame est prou gentille, mais je ne voyons rian de ça, moi, car ce n’est que ma femme ; poursuivez.