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qu’après que vous l’aurez examinée vous-même. Que chacun d’eux vous fasse sa déclaration. Vous me direz, après, laquelle vous aura paru du caractère le plus estimable ; et je jugerai par là lequel de leurs dons peut entraîner le moins d’inconvénients dans l’âme du Prince. Adieu, je vous laisse ; et vous me ferez votre rapport.


Scène XII

L’AMOUR, CUPIDON, MERCURE, LA VERTU


MERCURE

L’expédient est très bon.

CUPIDON

Dites-moi, Déesse, ne vaudrait-il pas mieux que nous vous tirassions chacun un petit coup de dard ? Vous jugeriez mieux de ce que nous valons par nos coups.

LA VERTU

Cela serait inutile. Je suis invulnérable. Et d’ailleurs, je veux vous écouter de sang-froid, sans le secours d’aucune impression étrangère.

MERCURE

C’est bien dit, point de prévention.

L’AMOUR

Il est bien humiliant pour moi de me voir tant de fois réduit à lutter contre lui.

CUPIDON

Mon ancien recule ici ? Ses flammes héroïques ont