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LE COURTISAN

Ah ! tu m’inquiètes. Que vas-tu me dire ? Je n’aime pas les critiques.

FONTIGNAC

Jé vous prends sur lé fait. Actuellément vous préludez par une petitesse. Il en est dé vous commé dé ces vases trop pleins ; on né peut les rémuer qu’ils né répandent.

LE COURTISAN

Voudriez-vous bien me dire quelle est cette faiblesse par laquelle je prélude ?

FONTIGNAC

C’est la peur qué vous avez qué jé né vous épluche. N’avez-vous jamais vu d’enfant entre les bras dé sa nourrice ? Connaissez-vous lé hochet dont elle agite les grelots pour réjouir lé poupon avecqué la chansonnette ? Qué vous ressemvlez bien à cé poupon, vous autres grands seignurs ! Régardez ceux qui vous approchent, ils ont tous lé hochet à la main ; il faut qué lé grélot joue, et qué sa chansonnette marché. Vous mé régardez ? Qué pensez-vous ?

LE COURTISAN

Que vous oubliez entièrement à qui vous parlez.

FONTIGNAC

Eh ! cadédis, quittez la bavette ; il est bien temps qué vous soyez sévré.

LE COURTISAN

Voilà un faquin que je ne reconnais pas. Où est donc le respect que tu me dois ?