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vous aime. Que la franchise de mon aveu dissipe la peine que vous a fait le vôtre.

LA COMTESSE

Vous êtes aussi généreux qu’aimable.

PARMENÈS

Et vous, aussi aimée que vous êtes digne de l’être. Je vous réponds d’avance du plaisir que vous ferez à mon père quand vous lui déclarerez vos sentiments. Rien ne lui sera plus précieux que l’état où vous êtes, et que la durée de cet état par votre séjour ici. Je n’ai plus qu’un mot à vous dire, Madame. Vous et les vôtres, vous m’appelez Prince, et je me suis fait expliquer ce que ce mot-là signifie ; ne vous en servez plus. Nous ne connaissons point ce titre-là ici ; mon nom est Parmenès, et l’on ne m’en donne point d’autre. On a bien de la peine à détruire l’orgueil en le combattant. Que deviendrait-il, si on le flattait ? Il serait la source de tous les maux. Surtout que le ciel en préserve ceux qui sont établis pour commander, eux qui doivent avoir plus de vertus que les autres, parce qu’il n’y a point de justice contre leurs défauts.


Scène IX

PARMENÈS, LA COMTESSE, FONTIGNAC


FONTIGNAC

Ah ! Madame, je vous réconnais ; mes yeux rétrouvent cé qu’il y avait dé plus charmant dans lé monde ! Voilà la prémiéré