Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lu prodigieusement à Nohant, et elle pouvait à la fin de sa vie écrire avec une entière vérité : « Je ne sais rien, parce que je n’ai plus de mémoire, mais j’ai beaucoup appris et à dix-sept ans je passais mes nuits à apprendre. Si les choses ne sont pas restées en moi à l’état distinct, elles ont fait tout de même leur miel dans mon esprit. » (Lettre à H. Amic, 1876, Corresp. VI, p. 385.)

Où se montre peut-être mieux que partout ailleurs cette impuissance de George Sand à faire une œuvre sur un plan arrêté d’avance et marchant à un but dès l’abord fixé, c’est dans les allégories qu’elle a si fréquemment tentées. Elle avait le don merveilleux de créer des symboles, elle le possédait plus pleinement qu’Hugo lui-même : il n’en faut d’autre preuve que ce mystérieux poème de Lélia, qui pourrait en quelques parties soutenir sans désavantage la comparaison avec les poèmes philosophiques