Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mand les eût écrits en vers ; mais ce qui les éclaire ainsi d’une idéale lumière, ce sont les paysages d’une grâce pénétrante et amie où se déroule l’action, ce sont les sentiments forts et naïfs, fleurant une fraîche odeur, comme l’aubépine en mai, qui emplissent l’âme d’une Fadette ou d’un Landry. Les caractères de tous les personnages secondaires sont d’une fidélité, je dirai même d’un réalisme, qui frappera tous ceux qui connaissent ces pays du centre, où l’esprit des paysans est si différent de ce qu’il est en Normandie ou en Bourgogne ; les scènes de la vie rustique sont décrites avec une exactitude qui fait de ces livres de précieux documents pour l’étude de nos coutumes populaires, et, si l’on veut absolument que ce soient là des bergeries, il faut du moins avouer que les loups n’y manquent point, à moins qu’on ne veuille faire une sainte de cette Sévère qui s’entend si bien à dépouiller les gens, et qui pourrait en