Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, I, 1820.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PROLOGUE.

Séparateur


Ceux à qui le ciel a départi le talent oratoire, loin de cacher leur science, doivent au contraire révéler leur doctrine et la propager. L’homme qui publie les bons exemples, est alors bien digne d’estime ; aussi est-il loué de tous les instants où il les met en pratique.

D’après le témoignage de Priscien[1], on voit qu’il étoit d’usage parmi les écrivains de l’antiquité, de placer parfois dans leurs ouvrages des passages obscurs, dans le dessein d’embarrasser ceux qui, par la suite, vouloient les étudier et les interpréter. C’est par cette raison que les philosophes qui les entendent parfaitement, parce qu’ils ont con-

  1. Priscien de Césarée, en latin Priscianus, célèbre grammairien du VIe siècle qui vint enseigner à Constantinople où il s’acquit une brillante réputation.

    On verra par la suite que Marie a souvent cité les auteurs anciens, et qu’elle paroît avoir singulièrement profité de leur lecture.