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LAI DE L’ESPINE.

Et gart les pas et les destrois[1].
Or avient sovent en la terre
Aventure ki le va querre.
Li Damoisiaus li otroia,
Qui escondire ne l’osa.
En la Court remest o son père,
130E la Meschine o sa mère,
Qui la laidist à cele fois ;
Apriès l’a mis en grant effrois,
Et le tint en grand désépline ;
Mout sueffre paine la Meschine.
Li Damoisiaus remest dolens,
Qant il oï les batemens,
La désépline et le casti,
Que sa mère fasoit por li.
Ne set que fache ne que die,
140Bien set k’enfin ele est traïe ;
Et que il est del’ tout traïs,
Car de tout est à li fallis.
De s’Amie fu anguissous,
Et de l’uevre plus vergoignous ;
D’une cambre n’ose issir fors,
A duel faire livre sen cors.
Hélas, fait-il, quesce ferai ?
Jà sans li vivre ne porai !

  1. Voyez la note sur le Grand d’Aussy, in-8o, tom. III,
    p. 250, sur les Pas d’armes.