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LAI DE GRAELENT

de fourrures, qu’il jeta sur le lit du chevalier, puis beaucoup d’or et d’argent, et enfin un grand nombre de riches habits. Graelent fait ensuite venir son hôte, lui témoigne sa reconnoissance ainsi qu’à ceux qui lui avoient rendu quelques services. Il lui enjoint de tenir sa maison bien garnie de vivres et termine par lui recommander d’amener chez lui tous les pauvres chevaliers qui étoient dans la ville et qui voudroient le suivre. L’hôte, homme preux et courtois, s’empresse de remplir les intentions de Graelent. Dès qu’il a fait ses provisions, il va s’informer par la ville des chevaliers pauvres, des prisonniers, des pélerins et des croisés, puis les conduit à l’hôtel de Graelent et met tous ses soins à les bien recevoir. La nuit se passoit aussi agréablement que le jour, on avoit des instruments, des danses et bien d’autres jeux encore. Le chevalier toujours vêtu avec recherche, jouissoit du bien qu’il faisoit. Il donna de riches présents aux ménestriers, aux joueurs d’instruments, aux prisonniers, et aux jongleurs ; enfin il récompensa généreusement les bour-