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NOTICE

les règles de la grammaire étoient exactement observées par les prosateurs, comme on peut le voir en parcourant les traductions françoises des sermons de saint Bernard, des dialogues de saint Grégoire, des sermons sur Job et sur la Sagesse, des quatre livres des Rois, du commentaire sur le Pseautier, etc. etc. Au surplus, mon ami et mon excellent confrère, M. de Mourcin, s’occupe d’un mémoire sur ce point curieux et important. Cette dissertation, en montrant la légèreté avec laquelle on avoit parlé de la langue romane, ne laissera aucun doute à l’égard de ce qui a été dit.

Les Lais que Marie dit avoir tirés de la littérature bretonne, doivent, dit M. de la Rue[1], être regardés comme des poëmes, contenant le récit d’un événement intéressant, d’une longueur modérée, toujours sur un sujet grave et ordinairement armoricain ou gallois, et toujours en vers de huit pieds

  1. Recherches sur les ouvrages des Bardes de la Bretagne armoricaine, dans le moyen âge. Seconde édition, p. 30 et 31. Voyez aussi Ritson, Ancient Engleish metrical Romanceës, t. III, p. 328.