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SUR MARIE.

pendant, quel que soit le but qu’elle s’est proposé, ses écrits ne jettent aucune clarté sur sa vie privée, sur le nom et sur le rang de sa famille.

On ignore pour quelle raison Marie a parlé aussi peu de sa personne : on ne peut croire qu’en se nommant dans plusieurs de ses poësies, elle ait voulu transmettre son nom à la postérité ; en effet, si telle eût été sa pensée, elle seroit entrée dans de plus grands détails : il faut en conclure que son but étoit uniquement d’empêcher que ses productions ne fussent attribuées à d’autres et de recueillir, de son vivant, la portion d’éloges qui lui étoit due, et qu’elle méritoit à juste titre.

Dans les écrits de Marie, comme dans les écrits des poëtes ses contemporains, on découvre des expressions vagues qui découragent le biographe jaloux de s’instruire, qui le contraignent à entrer dans de longues ou de pénibles discussions, dont le résultat conduit à des conjectures judicieuses en apparence, mais qui souvent manquent de fondement ; en sorte que le silence de cette femme est cause que l’on ne peut connoître