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LAI DU FRÊNE.

de mon gendre ? Pour s’en éclaircir, la dame appelle un chambellan ; Dites-moi, mon ami, vous devez le savoir, comment votre maître est-il devenu propriétaire de cette étoffe ? Je vais vous satisfaire, madame, c’est Frêne, la jeune personne qui l’a apportée ; voyant que la couverture de mon seigneur n’étoit pas assez riche pour un jour aussi solennel, elle a donné celle que vous voyez. Faites-la venir sur-le-champ, et sitôt qu’elle l’aperçut ; Ah ! belle amie, lui dit la mère, veuillez m’apprendre où cette bonne étoffe a été trouvée, d’où vient-elle, qui vous l’a donnée ? Dame, ma tante l’abbesse qui a pris soin de mon enfance et qui m’a élevée, me remit cette étoffe ainsi qu’un anneau d’or, et m’enjoi-