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LAI DE GUGEMER.

être défait à moins de déchirer le linge ou de le couper. De son côté le chevalier prend une ceinture nouée d’une façon particulière, l’attache autour du corps de sa maîtresse, en cache les boucles, et celle-ci lui jure de n’aimer jamais que la personne qui pourra la dénouer sans rien casser ni rompre.

Ils avoient raison d’en agir ainsi, car dans la journée, ils furent découverts par un maudit chambellan, que l’époux envoyoit à sa femme. Il attendoit le moment où il pourroit entrer, et remplir l’objet de sa mission, lorsque regardant à travers la fenêtre, il aperçut Gugemer. Ayant terminé, il s’empresse de retourner vers son maître, pour lui faire part de cette découverte. À cette nouvelle, le vieillard transporté de fureur, prend avec lui trois de ses serviteurs, les conduit à l’appartement de sa femme, dont il fait briser la porte. Le premier objet qu’il aperçoit est le chevalier. Dans un mouvement dont le mari n’est