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53 La femme est très coM~~OM<°, elle donne de bons conseils Aucune dme (personne) ne connaît de pareils moyens pour cacher [sa faute; Et à tort o2c à raison il est su (cru) de tout le ~nonde Que ni un t~on2me pieux, ni un chien, ni un loup n’a autant de [de loya2cté .qu’elle. La femme est blanche devant, et pourtant par derrière elle pique: Par ses flatteuses paroles elle loue et caresse l’homme. Celui qui la croit agit sagement comme le chien devant un morceau de viande grasse. signe qui ressemble à deux points, et qui est sans doute un renvoi, qu’on a oublié d’expliquer en marge. Le vers est ainsi disposé Qui le croit fait savoir si que kien fait a l’oint. Ce vers est du reste obscur les parties de vers qui manquent l’auraient sans doute éclairci. XXIV. ’l. Blance (de l’ancien haut-allem. blanch = blanc), ici pris au figuré. Cf. Roman du Renard (xute siècle). V. 16281, apud Littré. Il m’ac?oit pris a menacier Et je le soi si enlacier De blanches paroles et pestre, Que j’en ai esté a bon mestre. XXIV. 2. 0~, de oindre == flatter, caresser de la main, au figuré aussi bien qu’au propre. La même idée, exprimée dans les mêmes termes, se rencontre souvent au moyen.âge. Cf. Roman de la Rose, v. 3507, ap. Littré. Amors si se change sové~zt; Il oint une hore, et autre point. Et v. 1045 Tout le monde par ~arole oignent, Mes lor losenges (louanges) les gens poignent Par derriere jusques as os. Encore au xvie siècle, Palsgrave Car qui sçait par devant oindre Sçait aussi par derrière poindre. XXIV. 3. Fait savoir, expression remarquable qui semble signifier agit comme quelqu’un qui sait, agit prudemment, sageme~at. XXIV. 4. Oint == oing, axonge, c’est-à-dire la graisse la plus molle des animaux; se dit surtout de la graisse de porc fondu. Si l’on prend cet hémistiche comme la fin du quatrième vers, et si on lui donne un sens satirique, il faut traduire par un morceau de z~iande grasse. Si on le prenait au sens propre, sans intention satirique, ce qui me semble contre l’esprit du poème, il faudrait peut-être traduire comme le chien devant une boulette e~n~rooison~zée enduite de graisse. Mais l’autre explication me semble plus naturelle.