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NOTICE DU MANUSCRIT A.

Ce manuscrit, qui est incontestablement le plus ancien des quatre, date du treizième siècle. La plupart des pièces qu’il renferme sont de la même écriture, et plusieurs sont d’une date que la critique a déjà fixée. Ainsi, M. G. Paris, qui a récemment édité la Vie de saint Alexis, avec quatre versions de différentes époques, place au treizième siècle celle qui se trouve dans le ms. 1553 B.N., qui est notre ms. A. Un autre poème de ce ms., intitulé Mahomet, par Alexandre de Pont, porte cette mention à la table, fait à Laon en 1258. D’ailleurs M. P. Meyer, qui a écrit une notice de ce ms., constate que toutes les pièces qu’il contient sont du treizième siècle, et que le ms. lui-même a été écrit en 1295 ou 1296, dans sa partie la plus récente. Il est donc permis de croire que la copie de l’Évangile aux femmes qui se trouve dans ce ms, a été faite sur le ms original, ou du moins qu’il date à peu près de la même époque. Nous tirerons plus loin de cette date du ms. A des conclusions à l’appui de notre thèse, quand nous montrerons que Marie de Compiègne peut être considérée comme le véritable auteur et le premier rédacteur du fableau l’Évangile aux femmes.

Le ms. A renferme 33 couplets, et il offre cette particularité remarquable que, quoiqu’ayant plus de couplets qu’aucun des trois autres ms., il ne donne aucun de ceux qui peuvent faire connaître ou supposer l’auteur du poème. Ces couplets sont au nombre de deux dans le ms. B, et de deux également, mais différents, dans les mss. C D. Le nombre des couplets qui lui sont particuliers est de 11. L’orthographe du ms. A est évidemment picarde ; un très-petit nombre de formes, particulières à l’Ile-de-France, semblent déceler ou le voisi-