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continent puisqu’il était vassal du roi de France. Disons en passant que le fils de Marguerite étant mort en 1251 et le mariage de son père datant de 1218, Marie, qui l’appelle le plus vaillant de cest royaume, n’a pu lui dédier ses fables qu’entre les années 1244 et 1251 c’est-à-dire vers 1248, au moment où il se distinguait en Égypte, sous Saint-Louis.

Avant cette époque, Marie avait déjà composé des Lais, qu’elle dédia à Henri III roi d’Angleterre[1], son protecteur, vers 1245, d’après le calcul de M. Mall. Le poème du Purgatoire doit être l’œuvre de sa vieillesse : car les poètes du moyen-âge croyaient souvent devoir expier leurs œuvres légères ou galantes en traitant des sujets religieux. Denys Pyrame fait cet aveu pour lui-même dans le prologue de sa Vie de Saint-Edmond.

Marie semble être morte à la cour d’Angleterre, où elle jouissait d’une grande faveur et d’une immense réputation, justifiée d’ailleurs par son talent poétique et par l’élégance de ses œuvres. Nous allons dire un mot de chacun de ses ouvrages en particulier.

  1. Henri III régna de 1216 à 1272, et épousa en 1236 Éléonore de Provence. Il mena une existence fort agitée par ses querelles avec ses barons, fut vaincu à Taillebourg et à Saintes par Saint-Louis (1242) ; il ne put reprendre la Normandie, mais conserva cependant la Guyenne.