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caire… Il ne suffit pas d’être les plus forts aujourd’hui, il faut le rester à jamais. Ce n’est pas sa vie, dans une heure tragique qu’il suffit d’apporter au pays… c’est l’effort, la pensée, l’obsession quotidienne… Qu’est-ce qu’une paix qui doit prendre fin ? La vie n’est plus qu’une veillée d’armes… Permettez-moi de ne pas dormir, d’être là avec ceux qui travaillent et qui forgent… La guerre que je ne verrai peut-être pas, la guerre de demain, si colossale et si farouche, que celle-ci aura été clémente à côté, laissez-moi y avoir ma part d’effort et de peine… La victoire d’hier n’est rien sans la victoire de demain… Sans elle, mon père et mes frères seront morts en vain…

Marguerite, avec un rire et un sanglot.

Morts en vain ! Mabel aussi me dit cela…

Jean

Regardez-la… Elle sent bien la vérité de mes paroles, de ma prière… Lady Mabel qu’avez-vous à me répondre ?

Mabel, se relevant, farouche.

Vous avez raison.

Rideau.