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INTRODUCTION.

installée comme par enchantement, sans prendre la moindre peine.

72 Le lendemain de mon arrivée, le colonel mit immédiatement hommes et chevaux à ma disposition, et je procédai à l’enseignement de ma méthode. Je commençai avec des recrues qui firent des progrès si rapides, que l’ordre fut donné pour que toute l’école suivit mes cours. On m’envoya de divers régiments des sous-officiers qui devaient bientôt être nommés instructeurs, en me priant de m’occuper particulièrement de leur instruction.

Ils étaient tous déjà d’un certain âge, car en Angleterre ce n’est pas comme en France, le soldat a beau se distinguer, il n’y a pour lui aucun espoir d’avancement. Tous les grades sont vendus, et le seul auquel le mérite puisse aspirer est celui d’officier instructeur ; et encore ne se donne-t-il jamais qu’après vingt ou vingt-cinq ans de service, ce qui fait qu’il n’entre en fonctions qu’au moment où il aurait des droits à la retraite. En faisant travailler ces vieux soldats, j’acquis la certitude qu’il n’y avait pas chez eux la moindre routine, car ils réussirent tous avec ma méthode comme s’ils l’eussent pratiquée toute leur vie. Je leur fis d’abord dresser des chevaux d’escadron, et pour arriver promptement à leur donner un fini dans l’emploi des aides, je leur fis dresser ensuite des