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INTRODUCTION.

Ensuite vint le tour des Cosaques. L’aspect des cavaliers et des chevaux changea tout à coup, et au lieu de brillants cavaliers et de chevaux nobles et fiers, on vit le rude cavalier des montagnes né guerrier militaire.

60 C’était pour la première fois que j’avais sous les yeux tout ce que l’équitation instinctive peut produire. En voyant ces cavaliers, je reconnus qu’ils possédaient le sentiment du cheval au suprême degré et un tact infini ; cependant j’acquis par eux la certitude que la pratique seule ne suffit pas pour produire de brillants cavaliers et des chevaux élégants. Le général devinant ma pensée sur ma physionomie, me dit en riant : « Je ne veux pas, madame, » que vous restiez sous cette seule impression. » Aussitôt il commanda l’exercice de la lance. Que diraije ici ! Les mots me manquent pour peindre l’admiration que j’éprouvai alors. Hommes et chevaux acquirent, comme par enchantement, une grâce et une élégance d’une beauté idéale ; c’était la réunion de ce que le talent instinctif et la théorie la plus parfaite peuvent produire. Dans cet exercice le cavalier se grandit, sa physionomie s’anime et son regard, dans lequel brille l’intelligence, semble dire : Après mon cheval, ce que j’aime le plus au » monde c’est ma lance. » La lance entre les mains d’un Cosaque devient une véritable plume, il la manie (