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INTRODUCTION.

qu’elle marchait de compagnie avec d’autres chevaux, son voisin s’avisait d’oublier le respect qui lui était dû, en la dépassant un peu, elle le rappelait immédiatement à l’ordre par un grincement de dents et par une vive démonstration avec ses pieds de derrière, sans aller cependant jusqu’aux voies de fait. Lorsqu’elle avait levé le pied et fait entendre le bruit de ses dents, sa colère était apaisée par la défense de son honneur, et avec une grande dignité elle reposait gravement son pied sur le gazon et se dépêchait de mâcher son mors en redoublant de vigueur. Elle avait une telle énergie, qu’après une promenade de huit heures elle rentrait au piaffer. 39

Les comtes F….. et O….., tous deux parents du prince régnant Louis de Lichtenstein, l’un propriétaire d’un des plus beaux haras du pays et célèbre pour ses profondes connaissances en chevaux, l’autre un des cavaliers les plus éminemment distingués de l’Autriche, connaissaient ma jument au moment où je l’achetai. Ils vinrent tous deux la voir après que je l’eus dressée, et furent autant frappés du brillant, de l’élégance et du bon état dans lequel j’étais parvenue à la mettre, que du travail que je lui fis exécuter. Ces grands seigneurs, tous deux hommes de progrès, se firent un devoir de proclamer hautement à la cour et dans le monde le succès que je venais d’obtenir.