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INTRODUCTION.

a encore les demi-savants, revêtant leur armure de guerre pour livrer le combat à tout ce qui apparaît, en ayant soin à chaque coup qu’ils frappent dans l’ombre de se mettre à l’abri derrière un bouclier. Oh ! c’est alors qu’il faut les voir à l’oenvre, frappant avec un aveugle acharnement à tort et à travers, lançant pamphlets, libelles, injures les plus grossières et les calomnies les plus affreuses ; cherchant dans leur fureur à tout détruire et à tout renverser, pour que leur petit mérite reste seul debout sur le champ de bataille. Ils prennent pour bouclier un nom qui n’a rien à défendre, n’ayant rien à perdre.

Parlerai-je de la routine ? Je ne sais en vérité si cela en mérite la peine, depuis longtemps elle est jugée ; cependant, comme je lui trouve un caractère assez pittoresque, je vais en dire deux mots : elle appartient en général à une nature lymphatique, froide, égoïste ; elle aime à se laisser vivre, sans prendre aucun souci, aucun embarras. Elle s’effraye de tout ce qui pourrait la tirer de sa léthargie ; telle ou telle chose, bonne ou mauvaise, que lui importe, elle n’y voit que l’horrible fantôme qui pourrait la mettre en mouvement ; elle n’a aucune consistance réelle, c’est une ombre qui n’existe que parce qu’on n’a pas voulu se donner la peine de souffler dessus pour la faire disparaître.

J’ai fait dresser des chevaux par des cavaliers