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Loin des soucis du monde et de ses vaines ruses,
Gardiens naïfs d’un temple et d’un rite immortel,
Vous êtes morts tous deux, ô serviteurs des Muses,
Pour avoir protégé la flamme de l’autel.

Ici, quand le printemps fait de sa tiède haleine,
Chanter les rossignols parmi les oliviers,
Qu’au bois d’Académus qui rêve dans la plaine,
Le Céphise en passant joue entre les lauriers,

Ici viennent errer vos deux âmes sereines,
Car vous avez atteint la source de beauté !
Mais vous rêvez encor de ce pays d’Athènes
Où l’homme fut si près de toute vérité…
                                              
Et moi, passant obscur, pèlerin de l’Histoire
Si sublime en ces lieux, si malheureuse, hélas !
J’ai voulu joindre aussi ma palme à votre gloire,
Ô vous qui l’aimiez tant, l’harmonieuse Hellas !