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DE LA REINE DE NAVARRE.

davant’, et puis j’espère le trouver par dessa Tournon. Mais le grant seneschal luy doit domer à l’entour de Vienne quelques chasses qui le pourront retarder. Croyez, Monseigneur, que plus j’entre en vostre pays, et plus je connoys que vous estes à Madrid ; car sans doubte, nonobstant que tout vostre royaulme soit en aussy bon estat, force et bon vouloir qu’il se peut desirer, ’,

sy est il comme un corps sans chef, vivant pour vous recouvrer, et mourant pour vous sentir loing. Et de moy, le travail des grans journées d’Espagne m’estoit plus portable que le repous de France, où la fantaisie me tourmente plus que la peine. Vous suppliant, Monseigneur, mais c’est de toute l’extremité de mon cueur, qu’il vous plese que souvent Madame ait de vos nouvelles ; car sy toust que je l’auray veue, qui sera dimanche qui vient, je solliciteray selon son vouloir que bien souvent en aurez nouvelles. Suppliant celuy qui nous peult donner la grace de les vous envoyer bonnes, vous garder en santé, et bientoust mettre en la liberté en laquelle coume son salut vous desire voir Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur ( Ms. lettre 45.]

· Le Roi était donc à la veille de rentrer en France, puisque sa mère envoyait déjà au-devant de lui.