Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée
77
DE LA REINE DE NAVARRE.

1526 (avant le mois de mars). Monseigneur, le desir que j’avois d’obéir à vostre coumandement estoit assez grant, sans l’avoir redoublé par

la cherité qu’il vous a pleu faire au pouvre Berquin’, selon vostre proumesse ; dont je suis seure que celuy pour qui je croy qu’il a souffert aura agréable la miséricorde que pour son honneur avez fait à son serviteur et au vostre. Et ceux qui en vostre tribulacion ont oublié et Dieu et vous, connoistront leur malice n’avoir seu faire ingnorer vérité à l’esperit que le Tout Puissant vous a donné ; dont maindre ne sera leur confusion que la gloire perpétuelle que vous en rendra celui qui par vous augmente la louange de son nom ; dont il fera le vostre immortel en ce monde et en l’aultre. Et de cete grace me sens tant obligée, que j’ay supplié Madame faire pour moy ce que je confesse m’estre impossible. Et ne vous saichant rendre aultre Voyez t. I, lettre 54, p. 219 et 220.

? On avait voulu profiter de l’absence du Roi captif, pour perdre

les fauteurs des nouvelles opinions religieuses. François Ies, sollicité par Marguerite, avait envoyé d’Espagne l’ordre de suspendre les recherches et de ne pas inquiéter ces hommes d’excellent savoir.