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DE LA REINE DE NAVARRE.

vaincu l’opinion de tous les desespérés et doubteux. Par cela voyez que il fait bon espérer en ferme foy en celuy qui ne deslaisse ceux qui présument de sa bouté ; dont l’espérience est en vostre endroit si congnue, que nul ne peult ingnorer que Dieu ne vous ayme, dont plus que jamais soit loué ! ce qui sera : car jamais Réaulme ne recongnust mieux quelle perte leur est vostre absence et n’a tant desiré vous ravoir. Et n’eusse pas pensé d’avoir veu en tel temps tant de desmonstracion d’amour et d’obéissance et si continuelles et dévotes prières, qui donnent seureté que celuy qui les fait prier les veult exaulcer. Or, soyez seur, Monseigneur, que en cete desirée attente, la santé de Madame est si bonne que tous ses maux passés sont convertis en tous les biens que luy souhaitez, bien desliberée de s’approcher de son souleil’. Quant à moy, Monseigneur, je vous supplie que vous ne mettez en obly qui je suis envers vous, et quel honneur et bien ce me sera si Dieu me fait la grace de vous fere service ; car c’est la fin, à quelque prix que ce soit, qui seule rendra en ce monde heureuse Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

[ Ms. lettre 108. ] et seur

· D’aller au-devant du Roi à son retour d’Espagne. « Madame me demande, laquelle, Dieu mercy, se commence à amender….. Toutefois j’espère, mais que il soit question d’aller voir le Roy, que sa sante redoublera et qu’elle pourra faire le voyage, car vous entendez bien que c’est son souleil qui la fait revivre. » (T. I, lettre 59, p. 229.)