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DE LA REINE DE NAVARRE.

fort affecsionnées’. Mais quant tout est dist’, le plus est, si vous voyez que votre pacience longue ne les fist parler mieux à votre advantaige, de ne vous arester à terre ny à enfans ; car votre réaulme a besoing de vous pour

l’amour que plus que jamais il vous porte. Et croyez, Monseigneur, que si je pensois que vostre longue demeure vous fust plus honorable, l’ennuy que j’ay de vostre peine ne me feroit point vous conseiller chose à l’encontre, connoissant vostre intencion ; mais voyant combien vous estes nécessaire avecques vos amis et le peu que la longueur de la prison proufiterait à gaigner vos ennemis, je ne crains de vous fascher de longue lectre pour vous supplier, puis que je ne vous le puis dire, qu’il vous plese pour peu de chose ne demeurer à vous en venir. Tenant plus que jamais malheureuse ma litiere qui n’a eu le bien de vous rapporter, et encores plus de ne vous y tenir compaignye ; suppliant celuy seul qui le peult et le veult, mettre bien tout à fin, ce que fermement en sa bonté espère

Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur [ Ms. nº 9.]

Elle écrit de chez le duc : « Je n’eusse jamais pensé voir compagnie si affectionnée, qui n’est grande consolacion » (T. I, lettre 58.) Quand tout est dit, expression qui revient souvent : après tout. 2