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DE LA REINE DE NAVARRE.

avoir mis hors de la necessité des litières. Et croyez, Monseigneur, que ce bon mot que vous me daignez escripre de bientoust pouvoir aller à cheval, m’a fait oublier la peine du fascheux chemin que j’ay fait ; merciant le bon médecin qui au pis vous donne le mieux.

Monseigneur, oultre les bonnes nouvelles qu’il vous a pleu m’envoyer, j’ay trouvé Brion, que j’ai ramené pour ce soir ; lequel vous porte chose accordant à ce bon coumencement". Par quoy vous connoistrez avoir occasion de tenir bon, et que vos geoliers seront contraints à parler plus bas. Car Dieu, qui sans leur peine les a mis hault, avecques la vostre les abaissera, s’il luy plest jusques à vous faire saillir à vostre honneur et proufist. Brion vous porte chose par laquelle voirez que vostre mere n’a pas dormy. Par quoy je voudrois qu’il vous pleust attendre sa venue, dissimulant sans prendre conclusion. Car il vous dira ce que ne puis vous desclarer, qui vous sera fort agréable, et n’est possible de nieux demander de France, car il semble que Madame uit entendu ce que vous m’avez coumande luy dire ; ce que vous ne trouverez estrange, d’estre tous deux d’une opinion ; car vous ne fustes oncques aultrement.

• Dieu.

  • « Remettant le sırplus à M. de Brion, lequel j’ay pour ce soir retenu,

et désirerois fqt qu’il ne se conclust aucune chose jusqu’à son arrivée par delà, pour raison que vous entendrez de luy. » (T.J. lettre 45, A MONTMORE’CY.) 3 La venue de Brion