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DE LA REINE DE NAVARRE.

de Dieu, qui tant et en tant d’estremité vous a aidé. Vous asseurant, Monseigneur, que j’ay en luy ferme fiance que si vous estes refusé des offres plus que raison

naibles que vous leur faites, qu’il vous donnera grace de trouver aultres moyens, selon vostre coumandemant, par lesquelz nous abregerons vostre pacience. Car il n’est possible que la véhémence de nostre pacion et affecsion, fondée sur le tort que l’on vous tient, se peust dissimuler, veu que ceux quy n’y sont obligés que pour vous avoir veu sont pacionnés pour vous, coume la bonne seur du duc’, que j’ay veue tout ce soir, qui m’a priée baiser vos pieds et mains de sa part, et qu’elle priera tant Dieu qu’il vous deslivrera. Je n’ay veu nulle de ses viepces, car la comtesse est grosse ; les aultres, malades. Mais demain, avant partir, les iray visiter ; car je ne feray que quatre lieues, attendant de vos nouvelles, afin que s’il est besoing je puisse plus toust retourner à vous. Et si je ne puis, je feray si bonne diligence que j’espère en Dieu ne faillir à vous aultre moyen. Le suppliant le nous donner tel à son honneur que bientoust vous puisse revoir ainsin

que le desire et sans cesser veult desirer Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

servir par et seur

( Ms. lettre 110.) ’De l’Infantado. (Voyez la note 2, t. I, p. 195, et la lettre 38, P. 197.)