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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES peu d’enfleure. Mais elle fait si bonne chère, que je ne la plains de nul mal ; car il n’est pas tel que voulontiers elle ne me chassast pour vous fere service ; ce que je désire, mais, Monseigneur, c’est si fort, que pis ne peult avoir que d’en perdre le moyen Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

[Ms. nº 134.) et seur

LETTRE X. AU ROI, A MADRID.

(Lyon, août 1525.) Monseigneur, où va ce porteur, ma lectre ne sera que pour vous supplier croire qu’il a veu et entendu, tant de la bonne tante, de Madame que de vos enfans

et de tout ce qui se peult escripre, la vérité ; en sorte que donnant lieu à sa créance, me tairay, espérant que celui qui me fait partir pour aller devers vous me fera la grace de pouvoir parfaire le voyage, jusques à l’effet d’estre au lieu où je vous puisse bien au long conter toute la charge que Madame me baille ; qui, pour plus m’advancer de partir, prent la peine de me mener cinq ou six jours sur le Rosne. Et s’il luy estoit possible de lesser aller son corps à sa voulenté, la mer l’auroit bientoust portée où je voys ; mais l’amour qu’elle vous porte la contraint de demeurer contre le coumandement qu’elle’luy fait de desirer vous voir ; Elle, cetic amour