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DE LA REINE DE NAVARRE.

ya. à Nostre Seigneur si par ce moyen estoit son contentement satisfait de vostre deslivrance. Mais, Monseigneur, vous savez que le chemin est long, et vous connoissez ma force. Par quoy ayant peur de n’y estre sitoust que je le desire, vous supplie très humblement coumander à vos ambassadeurs de faire en sorte que je puisse savoir à quelle fin peuvent tomber vos affaires, sans les retarder en riens pour ma venue, qui ne sera fondée seulement que sur le desir que Madame

Puisqu’elle ne vous peult donner la consolacion de sa veue’, il luy plest que je soye si heureuse quede m’y envoyer. Je ne vous diray point combien cete obéissance à tous deux m’est agréable, car vous savez, Monseigneur,

que ce ne peult estre assez selon mon obligacion et desir. Suppliant celuy en quy gist l’espoir de tout nostre bien me donner la grace que je face chose satisfaisant vos deux esperits, quy ne sont que ung, soubs l’obéissance duquel veult vivre et mourir Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur Ms. nº 113.]

Le Roi avait prié sa mère de le venir voir en Espagne : « Parquoy je vous supplie croire que Dieu fet tout pour le mieus, et vous en venir bientoust, car jamais n’eust tant d’anuye de vous voir qu’à cete heure vostre très humble et très obévssant fils Françoys. » (F. Beth. Ms. 8506, fol. 1.)