Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée
14
SUPPLÉMENT À LA NOTICE

SUPPLÉMENT A LA NOTICE bonne foi égale à la sienne. Mais les partis veulent des gages, des démonstrations, de l’éclat : toutes choses qu’évitait avec soin la reine de Navarre. Plus on s’obstinait à les lui arracher à cause de sa position, plus elle s’affermissait dans son impassibilité. Elle se contente d’écrire à son frère au sujet de l’affaire des placards (1534) et des accusations auxquelles ellemême

était exposée avec ses protégés : « Sire, nuls de nous n’ont été trouvés sacramentaires. » (Lettres nouvelles.) Voilà tout son désaveu, et il était renfermé dans le secret d’une correspondance. Aussi le zèle des orthodoxes bruyants n’était-il pas satisfait : si la qualité de princesse du sang royal dérobait Marguerite à une persécution et à un châtiment publics, les sourdes calonnies, les vengeances détournées n’en étaient que plus redoutables. Une lettre de son recueil imprimé nous met dans la confidence de ses craintes et de ses précautions : « Et par queladvertissements que

j’ay eus que

« fort de poysons de ce costé là, j’ay prié le roy « de Navarre, tant que j’auroys à demeurericy, que « l’on eslongnast de ceste ville ceulx qui estoient «  « audictévesque.’Ledit évesque était l’évêque de « ques

l’on use · Premier Recueil, p. 272.