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SUPPLÉMENT À LA NOTICE

SUPPLÉMENT A LA NOTICE gueur contre le duc Charles. On a fait peser

durement sur le beau-frère du Roi la défaite de Pavie ; le fait cependant est controversable, car dans le nombre des témoignages, il s’en élève quelquesuns en faveur du duc d’Alençon. Mais l’histoire, pour régler son jugement, paraît avoir pris surtout en considération les reproches amers dont Louise de Savoye et Marguerite accablèrent le malheureux duc à son retour à Lyon, et à la suite desquels il mourut de désespoir. Or, ces deux femmes, d’après ce que nous savons maintenant, étaient-elles dans des conditions d’impartialité qui garantissent l’autorité de leur parole ? J’ai moi-même, je l’avoue, suivi à cet égard l’opinion reçue. Je m’en repens, et commence à soupçonner

qu’il pourrait bien y avoir dans la vie du due d’Alençon quelqu’une de ces grandes infortunes, qui apparaissent de loin à l’æil trompé de la postérité comme des fautes ou des crimes, là où il n’y a en réalité que des souffrances et des malheurs. En 1521, Marguerite avait vingt-neuf ans. La lettre qui nous occupe est le plus ancien écrit que nous ayons d’elle. L’espèce de rondeau élégiaque qui la termine, atteste une grande inexpérience dans l’art de la versification. Marguerite s’y rendit par la suite l’égale des plus habiles ;