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APPENDICE.

estre juge ne le savoir) si vous l’avez laissé ardre selon les grâces données. J’ay paour que les ayez procrastinées et différées. Je loue nostre Seigneur qu’il a inspiré au Roy vouloir d’exécuter quelque chose que j’ay entendu. En ce faisant se monstrera vray lieutenant-général du grand feu qui luy a données les grâces insignes et grandes pour les faire ardre en son administracion et royaume, dont Rois ne sont que visroys et lieutenants-généraulx du Roy des Rois. Je desire de tout mon cœur que soyez tous vrays salamandres de Dieu[1], et que l’effet soit selon la devise, et les œuvres très chrestiennes, selon le mot : à qui plus est donné, plus est demandé, etc… » (À Meaux, le 22 décembre 1521.)

[Fol. 98, a.]


Il paraît que l’évèque de Meaux n’était pas satisfait au fond du zèle de la famille royale, et qu’en l’exaltant si fort, il cherchait surtout à l’exciter, car il écrit à madame d’Alençon :

(c Le porteur m’a tenu propos de grande pauvreté, auquel Monsieur Fabry[2] et moy avons dict nostre advis et conjuré le vous dire. Il vous plaira couvrir le feu pour quelque temps. Le bois que vous voulez faire brusler est si verd, qu’il estaindroit le feu, et ne conseillons pour plusieurs raisons… que passez oultre, si ne voulez du tout estaindre le tison, etc. » (Sans date, mais la lettre est du mois de septembre ou d’octobre 1522.)

[Fol. 218, a.]

  1. Allusion à la salamandre adoptée par François Ier pour ses armes.
  2. Lefebvre d’Étaples.