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APPENDICE.

Marguerite, après avoir exprimé combien lui sont profitables les lettres de M. de Meaux, le prie de continuer à lui départir

« Sy douce manne dont le profit ne restiendray comme gourmande, que n’en donne, la part aux esprits que en cette compaignie verray enclins à le désirer. Et pour en solliciter, vous renvoye maistre Michel, lequel, je vous asseure, n’a perdu pour le lieu temps, car l’esprit de nostre Seigneur par sa bouche aura frappé des âmes qui seront enclines à recepvoir son esprit, comme il vous dira, et plusieurs aultres choses dont luy ay prié, congnoissant que ne metterez en doubte sa parole. Vous priant que, entre tous vos piteulx désirs de la reformacion de l’Église, où plus que jamais le Roy et Madame sont affectionnés, et le salut de toutes pauvres âmes, ayez en mémoire celle d’une imparfaite, mal ronde, mais toute contrefaite perle[1], etc. » (Décembre 1521.)

[Fol. 46, a.]


La réponse de Briçonnet remplit 102 pages petit in-folio. Il n’y a de remarquable que le passage suivant, par lequel elle se termine :

« C’est à vous, Madame, à qui je parle. Le vray feu qui s’est logé long tems en vostre cœur, en celuy du Roy et de Madame, par graces si très-grandes et abondantes que je n’en congnois point de plus grandes. Je ne say si le feu a point esté couvert et assoupy, je ne dis pas estainct, car Dieu ne vous a par sa bonté encore abandonnés. Mais conférez chacun en vostre cœur (aultre que vous n’en peult

  1. L’évêque lui avait écrit une énorme lettre sur les perles rondes et pyramidales, par allusion an nom de Marguerite.