Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée
265
DE LA REINE DE NAVARRE.

Monseigneur, pour ce que je connois le président Clutoi estre de ceux que vous tenez de vos très humbles et affecsionnés léaux serviteurs, et tel je l’ay toute ma vie congnu, je ne crains, Monseigneur, vous escripre pour l’affaire pour lequel il envoye devers vous, dont il m’a plusieurs fois parlé. Je connois son filz, qui en bon sens et bonne voulenté est suivant le père, et aultant estimé savant jeune houme, de bonne confiance et de bonnes lettres, que nul qui soit en cete ville. Et voyant le sens et la condicion tant arestée et hors de toute apparence de jeunesse, je puis parler de luy comme d’ung houme vieux et esperimenté, regardant sus tout l’affecsion naturelle que toute leur maison ont à vostre service ; ce que j’ay mieux congnu en vostre absence que je ne fis oncques. Qui me fait prendre la hardiesse de vous parler pour ung bon servicteur, et le recoumander très humblement à vostre bonne grace, et aussy Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur [ Ms. n° 38. ]