Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/277

Cette page n’a pas encore été corrigée
259
DE LA REINE DE NAVARRE.

(1546.) Monseigneur, si je prens la hardiesse de vous escripre pour le pays de Rouargue, je vous supplie très humblement croire que aultre chose ne m’y contraint que vostre service : car la congnoissance que j’ay de l’amour que vous avez à vostre peuple et la voulenté de leur distribuer esgale justice et supportacion, me fait considérer

que la faulte que je vous ferois de vous celer la vérité, que je say certainement, seroit plus grande que la peine que je vous donne de lire ma mauvaise lectre. Et pour ce, Monseigneur, que le proupous est long, et que Monseigneur le légat l’a entendu jusques au bout, je vous supplie luy demander en sa consience ce qu’il y a trouvé ». Et si leurs parties veulent faire trouver leurs causes bonnes, soubs couleur du proufist qu’ils en ont proumis ! S’il vous plest, Monseigneur, me faire tant de grace que vous remettez la conclusion jusques à ce que je soye devers vous, j’espère de vous dire si bonnes raisons, que, en faisant justice au pouvre pays, vous serez sactifait par eux, en sorte que vous connoistrez que la requeste que je vous en fois vient d’une personne qui a tousjours desiré vostre vie, salut, honneur et proufist plus • Il s’agit probablement d’une affaire d’hérésie et d’une enquête dirigée par le légat.