Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée
255
DE LA REINE DE NAVARRE.

( ? 1546.) Monseigneur, la lectre qu’il vous a pleu m’escripre et la seureté de vostre très bonne santé m’ont donné tant de bien et de contentement, que je n’en puis assez louer Dieu, ny vous, Monseigneur, mercier très humblement. Et quant à la lectre qu’il vous a pleu envoyer au roy de Navarre, il n’a failly d’envoyer devers le prince d’Espaigne les nouvelles de l’Empereur, coume il vous a escript. Et pour ce, Monseigneur, que ce porteur vous est fidèle serviteur, il ne vous celera coume vos affaires vont par dessa et tout ce que j’ay peu entendre. Et ne me desplaist sinon que Dieu ne nous donne quelque moyen de vous fere millieur service ; mais j’espère que après tant de guerres et de fascheries que vous avez eues, qu’il vous donnera une ferme paix" et heureux repous pour recompenser les ennuis et les travaulx que vous avez continuellement, lesquelz, pour estre loing de vous, je sens doublement, craingnant tourjours vostre santé. Mais ne pouvant en ma vieille foiblesse vous y servir selon mon desir, je me jette aux pieds de la grande bonté qui peult vous donner l’accomplissement de mon de. Philippe,

fils de Charles-Quint. — La paix qu’on négociait en ce temps-là avec l’Angleterre.