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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES escripre qu’elle voit bien que c’est à bon escient, et que jamais elle n’entendist l’Empereur parler si vivement qu’elle a entendu par cetuy cy ; et pour ce, avons changé son nom, car de Corneille qui porte mauvaises nouvelles, je luy ay dist qu’il sera noumé Coulombe, portant de tous costés l’olifve. Je ne me puis tenir, Monseigneur, pour fin de longue lectre, de vous supplier bientoust esécuter le bien dont Dieu vous envoie le moyen plus à propos qu’il ne fust oncques, et donner paix, non seulement à vous, mais à toute la cristienté, qui soubs telle alliance doit florir et prospérer, et périr par le contraire. Et je supplie celuy pour l’amour de qui vous le ferez, vous donner aussy bonne, longue et contente vie que de

tout son cueur la vous desire Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [Ms. n° 58. ]

LETTRE CXL. AU ROI.

( ? 1546.) Monseigneur, vous n’avez tant faict de biens toute ina vie, que j’ay eu plus d’occasion de vous remercier que de vous demander. Si estes vous celuy, Monseigneur, auquel, après Dien, je doy monstrer mes necessités et affaires, dont maintenant m’en est survenu ung qui me donne beaucoup d’ennuy : c’est la maladie