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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE CXXXIX.

AU ROI. (Automne de 1544.)

[ « Cependant le Roy estoit à Paris, importuné sous main de faire paix avecques l’Empereur, laquelle il consentit. (Du Bellay, « ann. 1544 ».)]

Monseigneur, vous avez envoyé une médecine à la Royne, si bonne qu’il n’y a fievre qui luy seust plus nuire ny empescher de bientoust partir ; car je ne vis jamais personne avoir une si grande joye, à quoy l’accompaignent tous ceux qui desirent le bien et repous de vous et de vostre réaulme ; suppliant Nostre Seigneur nous donner bientoust l’heureuse fin, dont nous voyons

si bon commencement’. Monseigneur, suivant vostre coumandement, la Roine fait responce à l’Empereur, bien marrie de ce que sa force ne peult porter aussy longue lectre coume l’affecsion qu’elle a à cete tant louable paix le voudroit. Et m’a coumandé vous fere son escuse, si elle ne vous

escript, car je vous asseure, Monseigneur, qu’elle se ’La paix de Crespy, signée avec l’Empereur, le 18 septembre 1544. « Ces deux grands princes firent une paix fourrée, qui fut publiée à Paris le 20 septembre 1544. » (Favin, llist. de Nwarre, p. 768.) A l’occasion de cette paix, Marguerite envoya à son frère une figurine de Salomon avec une épitre en vers, pour ses étrennes, au mois de janvier 1545. Cette épitre n’avail pas encore élé imprimée : on Ja trouvera à la fin de ce volume