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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES bien faite figure’que je ne suis digne d’ung tel present. Lui suppliant par l’amour qui l’a fait mourir, que la grandeur de la mienne’vous soit par

tel service desclairée, que, coume luy content d’amour perpétuel, en vostre bonne grace (soit retenue] Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [Ms. nº 56. ]

LETTRE CXXXVII. AU ROI.

(Du Béarn, février 1544.) Monseigneur, il vous a pleu despescher Frotté avecques tant de biens et d’honneurs qu’il vous plest par luy m’envoyer, qu’il a eu crainte que,

si tout à coup je les recevois, je ne les eusse sceu porter. Par quoy il m’a envoyé davant toutes les lettres que l’on luy a baillées, et l’espistre que tant s’en fault qu’elle soit la responce de la mienne trop indigne de vous °, que je ne pense point que toutes celles qui jamais ont esté les mieux escriptes en seussent mériter une telle. Mais, à la semblance de celuy qui est vivant en vous, vostre triomphe et gloire, c’est d’honorer ce qu’il vous plest, et humilier la haultesse de vostre esprist où l’amour Le crucifix que le Roi lui avait envoyé pour ses étrennes. (Vovez la lettre précédente.)

  • De mon amour. Amour est employé dans cette phrase avec les deux

genres ; on le trouve dans la lettre suivante au masculin : « amour ne pcult estre reccu que de son semblable. » C’était alors un neologisme. Unc épitre en vers. ( Voyez les deux lettres précédentes.)