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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES tent, et me faire la grace que bientoust puisse ouïr dire : le Roy a eu victoire, ou une bonne paix Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [ Ms. n° 44.]

LETTRE CXXXIV. AU ROI.

a, (Décembre 1543.)

« Le Roi ayant garni Landrecies d’hommes et de vivres et ruiné le « pays d’alentour, seur que l’Empereur ne pourrait rien faire à « causes des pluies continuelles et de l’hiver, fit commencer la « retraite le 2 novembre 1543. » (Du BELLAY, liv. x, fol. 315, éd. in-fol.)

Monseigneur, vous savez et sentez tant bien quelle joye Nostre Seigneur met dedans mon cueur par vostre très glorieux et desiré retour, et quelles douleurs et peines j’ay portées, ayant esté huit jours en la crainte d’une bataille où vous estiez en personne, que je ne vous saurois escripre la milliesme part du bien que, après tant d’ennuis, Dieu nous a donné, vous ayant redonné à vostre réaulme, enfans, amis et serviteurs. Car voyant deux telles forces si près l’une de l’aultre, ung Roy et ung Empereur à une portée de canon près, il n’y avoit nul qui pensast le despartement sans une trop grant perte, et le hazard y estoit si dangereux, que quand ung paquet venoit, chescu en pleurant et tremblant ouvroit sa lectre’. Mais Nostre Seigneur a

  • La reine de Navarre, dans le transport de sa joie, envoya avec