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DE LA REINE DE NAVARRE.

5 juillet 1546, à Ratisbonne, Marie, fille de Ferdinand, frère de l’Empereur.

Voyez l’Art de vérifier les dates, t. III, p. 186, in-fol. Monseigneur, je ne vous puis dire l’ennuy où je suis, ayant veu par la lectre qu’il vous a pleu m’escripre, le lieu où vous estes, la deslibéracion que vous avez prise d’envitailler Landrecy’, et si l’Empereur s’essaye d’y fere empeschement, luy donner la bataille. Qui me sont nouvelles si fortes à porter, que, sans l’espoir que j’ay que Nostre Seigneur sera pour vous, je ne les saurois soustenir. Car congnoissant vostre cueur coume je fois, je suis seure que vous n’aurez regard à nul hazard”, et que l’honneur vaincra tousjours en vous tous aultres regards et conseils que vous puissiez avoir. Par quoy, Monseigneur, ne voyant moyen pour vous y servir en ce monde, me jette aux piés de celuy pour l’amour duquel le père esternel a pitié de nous, et n’en bougeray qu’il ne luy plaise consoler vos pouvres subjetz et serviteurs de la satifacion de leur desir selon le vostre. Et combien que j’aye cete ferme foy que l’issue en sera à vostre honneur et advantaige, si sens je si vivement la peur de vostre santé et de ce que vous aymez, que je suis seure que Voyez, sur l’avitaillement de Landrecy, du Bellay, fol. 314 à 315, edit. in-fol.

• Après avoir peint les dangers du combat, dans son épître sur l’avitaillement de Landrecy : Et si sçay bien, connoissant vostre cueur, Qui par honnenr est de crainte vainqueur, Que, sans la mort ne vie regarder, A tout péril vous iriez harder.