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DE LA REINE DE NAVARRE.

que vos ennemis pourront bien dire : Fuyons Israël ; car le Seigneur bataille pour eux’. Et si de tant de bien je ne puis assez mercier Dieu, ne vous aussy, Monseigneur, de l’amour qu’il vous plest desmonstrer au mary, à la femme et à la fille, si nous n’estions du tout à vous, je vous en ferois ung nouveau present. Mais ce quy est né pour vous, ne peult faire aultre chose

que chercher et desirer les moyens de vous faire service ; en quoy le roy de Navarre et vos vieux chevaliers ne choument une seule heure, ny moy à prier et fere prier pour vostre bonne prosperité celuy que, je suis toute asseurée, vous ayme mieux que tous ceux qui prient pour vous. Par quoy se tient asseurée qu’il exaulcera toutes nos prières pour vous donner l’accomplissement de vos desirs

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. (Ms. oº 80.)

· Dixerunt ergo Ægyptii : fugiamus Israelem : Dominus enim pugnat pro eis contra nos. (Exod. xiv. 25.)