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DE LA REINE DE NAVARRE.

(Novembre 1543.) Monseigneur, j’ay entendu par ce que m’a escript Frotté tous les bons propous qu’il vous a pleu luy comander m’escripre, dont je loue et mercie très pensées de la lettre en prose. Cette épître a été imprimée dans la Suite des Marguerites de la Marguerite des Princesses, mais ce recueil étant devenu fort rare, nous pensons qu’on ne sera pas fåché de trouver ici quelques citations qui mettront à même de comparer les deux styles de Marguerite. Elle était absorbée dans ses méditations, et rapprochait ces trois grands personnages, Abraham, David et François Ier : Mais tout soudain vis venir un message Qui confirma ma contemplacion, Me desclairant la consolacion De vous, de nous, du royaume et de tous, Par fruit nouveau tant desiré de nous. Soudainement autre chose ne fis Que vostre lettre ouvrir, et quand un fils Je vis escript, je convertis le lire A louer Dieu, à plourer et à rire. Un fils ! on fils !… Ô nom dont sur tous noms, Très obligez à Dieu nous nous tenons ! Fils beaucoup plus desiré qu’espéré * ; Le reconfort du cueur désespéré ; Félicité du grand père, qui voit Fils de son fils que desiré avoit ; Fils apportant au grand père jeunesse En retardant par joye la vieillesse, • Voyez dans ce volume la note p. 227, et dans le t. I, p. 397.