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SUPPLÉMENT À LA NOTICE

rer SUPPLÉMENT A LA NOTICE le pouvait Marguerite contre elle-même, et répapar le

bien fait d’un tardif anonyme l’imprudence de François Ie", qui négligea de détruire ce fragile monument de la faiblesse de sa seur. Mais par malheur le doute n’est pas possible une minute

l’écriture de Marguerite est trop nette et

trop caractérisée pour qu’il soit permis d’hésiter : la signature, si elle y était, n’ajouterait rien à l’autorité de l’autographe ; elle manque, et cette absence n’en diminue

pas l’authenticité.

François et Marguerite avaient été nourris enseinble au château d’Amboise, sous les yeux d’une

mère très-tendre, mais dont les mœurs furent toujours plus habiles que sévères. Peut-être la surveillance de Louise de Savoie ne fut pas tout ce qu’elle aurait dû être ; peut-être dans l’abandon des jeux de l’enfance, dans la liberté du séjour de la campagne, Marguerite, qui était l’aînée de deux ans, laissa s’allumer et se développer à son insu cette tendresse fatale qui trois siècles plus tard dévorait la sour de René. On ne peut dans tout ceci former que des conjectures ; François, non plus que René, ne partagea la passion qu’il inspirait ; on voit qu’ayant à passer par le lieu qu’habitait sa seur, il se détournait afin d’éviter une rencontre dangereuse pour elle, pénible pour